Huntington Ingalls Industries, Inc. (HII) : Analyse 5 FORCES [mise à jour de novembre 2025]

Vous avez affaire à un géant de la défense et, honnêtement, l’analyse de Huntington Ingalls Industries, Inc. (HII) à travers le cadre des cinq forces de Porter à la fin de 2025 révèle un cas fascinant, presque classique, de pouvoir de marché concentré. Même si le chiffre d'affaires de 3,2 milliards de dollars de l'entreprise au troisième trimestre 2025 témoigne d'une bonne exécution, la véritable histoire est l'effet de levier extrême détenu par son quasi-unique client, le gouvernement américain, face à une concurrence nationale quasi nulle dans des domaines clés comme la construction de porte-avions. Nous devons examiner comment HII gère cette puissance d’achat massive, la menace croissante des substituts technologiques autonomes et les barrières presque insurmontables qui empêchent les nouveaux acteurs d’accéder à ce monde de chantiers navals à forte intensité de capital.

Huntington Ingalls Industries, Inc. (HII) - Les cinq forces de Porter : pouvoir de négociation des fournisseurs

Le pouvoir de négociation des fournisseurs d'Huntington Ingalls Industries (HII) reste un facteur important influençant la flexibilité opérationnelle et la structure des coûts. Ce pouvoir est amplifié par la nature spécialisée des marchés publics de défense, où le bassin de fournisseurs qualifiés et hautement habilités en matière de sécurité est intrinsèquement limité.

Puissance élevée en raison de la rareté des composants spécialisés et d’une source unique et des matériaux.

Pour HII, le recours à des fournisseurs spécifiques, souvent exclusifs, pour les systèmes de navires complexes et les matériaux de haute qualité se traduit directement par un effet de levier accru auprès des fournisseurs. Bien que je ne dispose pas de la répartition interne spécifique de HII des pièces provenant d'une source unique pour fin 2025, les secteurs plus larges de la défense et de la haute technologie confirment cette dynamique. Par exemple, les intrants critiques tels que les céramiques spécialisées utilisées dans les capteurs et les systèmes de positionnement, comme le titanate de zirconate de plomb (PZT) aux États-Unis, ont une demande de marché évaluée à 151,2 millions de dollars en 2025. Cela indique un marché où la fiabilité des matériaux dicte les cycles d'approvisionnement, donnant un pouvoir de tarification aux fournisseurs de matériaux établis et qualifiés.

Dépendance critique à l’égard des éléments de terres rares et des semi-conducteurs provenant de sources non nationales.

La sophistication technologique croissante du secteur de la défense se traduit par une plus grande intensité matérielle, qui alimente la puissance des fournisseurs. Considérez la dépendance aux matières premières dans les systèmes de défense ; un sous-marin peut nécessiter entre deux et quatre tonnes d'éléments de terres rares (REE). Alors que les budgets mondiaux de la défense ont atteint le montant record de 2 700 milliards de dollars l’année dernière (2024), la demande pour ces matériaux, dont beaucoup ont des chaînes d’approvisionnement très concentrées, exerce une pression immense sur les sous-traitants de la défense comme HII. Ce risque géopolitique autour de matériaux tels que les ETR, souvent traités en dehors des États-Unis, oblige HII à accepter les conditions des fournisseurs pour garantir les volumes nécessaires.

Les pénuries importantes de main-d'œuvre et les conventions collectives accroissent l'influence des travailleurs.

Les syndicats, dans le contexte de ce cadre, agissent comme un fournisseur essentiel de capital humain, et leur influence est considérable, en particulier dans la division Newport News Shipbuilding. La convention collective avec le Syndicat des Métallos chez Newport News Shipbuilding est en vigueur jusqu'au 7 février 2027. Cet accord prévoyait une augmentation générale des salaires de 3 % en février 2025, démontrant la capacité du syndicat à obtenir des conditions favorables. Pour lutter contre les pénuries persistantes, HII a recruté de manière agressive, faisant état de 2 400 personnes embauchées depuis avril 2025, une réponse directe à la nécessité de stabiliser la main-d’œuvre expérimentée et d’atténuer l’attrition.

HII sous-traite les blocs de navires à des chantiers plus petits pour atténuer les contraintes de capacité interne.

Huntington Ingalls Industries atténue activement ses contraintes de capacité interne, qui sont souvent liées à la disponibilité de sa propre main-d'œuvre qualifiée, en traitant les autres chantiers comme des fournisseurs de modules fabriqués. Ce modèle de construction navale distribuée est une reconnaissance directe du goulot d’étranglement des capacités internes. HII a déjà doublé ses heures externalisées en 2025 et est en passe de les quadrupler sur une période de deux ans. Le réseau d'assemblage de structures comprend désormais 23 entreprises partenaires et s'étend, démontrant un changement stratégique consistant à s'appuyer davantage sur des capacités de fabrication externes pour répondre à la demande de la Marine.

Les perturbations de la chaîne d’approvisionnement continuent d’entraîner des retards de production et des dépassements de coûts.

Lorsque les fournisseurs ne parviennent pas à livrer à temps, l'impact se répercute directement sur les résultats financiers de HII et sur le respect des délais. Par exemple, les problèmes de chaîne d'approvisionnement et la diminution de l'expérience de la main-d'œuvre ont entraîné des impacts financiers importants, la division Newport News Shipbuilding prenant en charge une charge totale de 78 millions de dollars, dont 34 millions de dollars spécifiquement liés aux modifications de conception des sous-marins de la classe Virginia. Ces livraisons tardives, telles que les composants de la salle des machines de l'USS Enterprise, obligent HII à absorber les retouches et les retards de calendrier, soulignant le coût du manque de fiabilité des fournisseurs.

Voici un bref résumé des chiffres financiers et opérationnels pertinents ayant un impact sur la dynamique des fournisseurs :

Huntington Ingalls Industries, Inc. (HII) - Les cinq forces de Porter : pouvoir de négociation des clients

Vous analysez Huntington Ingalls Industries, Inc. (HII), et le pouvoir des clients est ici à peu près aussi concentré que dans le secteur industriel. Honnêtement, le gouvernement américain, en particulier la marine et le ministère de la Défense (DoD), est le quasi-unique acheteur de la principale production de HII.

Cette concentration signifie que le client dicte les conditions, ce qui se reflète dans la complexité des exigences. Par exemple, le programme de frégates de classe Constellation a vu le calendrier de livraison de son navire principal passer d'une date initiale d'avril 2026 à une livraison prévue fin 2029, soit un retard d'environ 36 mois. Ce dérapage s'est produit en partie parce que les modifications de conception imposées par la Marine signifiaient que la conception n'était achevée qu'à 70 % en 2025, en baisse par rapport à une estimation antérieure d'achèvement de 88 %.

La Marine essaie de créer de la stabilité grâce à des véhicules d’approvisionnement à grande échelle, ce qui aide HII à gérer son carnet de commandes. Au 31 mars 2025, le carnet de commandes total de HII s'élevait à 48,0 milliards de dollars. Sur ce montant, environ 28 milliards de dollars étaient actuellement financés. L'obtention d'un contrat pour deux bateaux du Bloc V FY24 montre l'avantage de ces engagements importants et pluriannuels, mais cela verrouille également HII dans le calendrier et la structure des coûts du client.

Le pouvoir du client est également démontré par sa volonté de changer brusquement de direction pour répondre à des priorités perçues comme plus élevées, ce qui a un impact direct sur le pipeline de HII. La marine américaine a annoncé un changement stratégique par rapport au programme de frégates de classe Constellation, mettant fin aux quatre derniers navires de la classe dont la construction n'avait pas encore commencé. Il s’agissait d’une décision importante, compte tenu du plan initial qui visait jusqu’à 20 de ces frégates lance-missiles. Le service avait déjà dépensé environ 2 milliards de dollars pour ce programme avant l'annulation des unités non fabriquées.

La visibilité de vos revenus est fondamentalement liée au processus de crédits à Washington. Pour l’ensemble de l’exercice 2025, HII prévoit que ses revenus de construction navale chuteront entre 9,0 et 9,1 milliards de dollars. Le trimestre rapporté le plus récemment, le troisième trimestre 2025, a atteint un chiffre d'affaires record de 3,2 milliards de dollars, soit une augmentation de 16 % d'une année sur l'autre.

Voici un aperçu des récentes performances financières de HII, qui dépendent entièrement des décisions de ces clients :

La capacité du client à faire respecter sa volonté apparaît clairement lorsque l’on examine les modifications du contrat et les changements de programme :

• La Marine a remporté un contrat de 147 millions de dollars pour des services d'entraînement au combat en mars 2025.
• Les modifications contractuelles pour le CVN 79 ont totalisé environ 142,9 millions de dollars en novembre 2025.
• Les paiements du RCOH ACCOMPLISHMENT pour l’exercice 21 ont totalisé 261 339 649 $ au cours de la dernière année.
• La Marine a engagé 7 364 477 $ en fonds RDT&E pour l’exercice 2025 pour une seule modification de contrat en novembre 2025.
• Le chiffre d'affaires de HII au premier trimestre 2025 était de 2,7 milliards de dollars.

Pour être honnête, la relation avec le client est symbiotique ; ils ont besoin de la capacité unique de construction navale de HII. Néanmoins, la dynamique du pouvoir favorise fortement l’acheteur, comme en témoigne la possibilité d’annuler d’importants flux de travail futurs.

Huntington Ingalls Industries, Inc. (HII) - Les cinq forces de Porter : rivalité concurrentielle

Vous regardez le paysage concurrentiel de Huntington Ingalls Industries, Inc. (HII) et honnêtement, dans ses principaux segments de défense, la pression rivale est structurellement très faible. Ce n’est pas un marché où l’on voit éclater des guerres de prix autour du prochain contrat de porte-avions ; il s'agit d'une configuration de duopole/monopole hautement concentrée, dictée par des exigences gouvernementales uniques et d'énormes barrières à l'investissement en capital.

Huntington Ingalls Industries, Inc. (HII) occupe une position unique, presque inattaquable, dans des domaines clés. L'entreprise est la seul constructeur de porte-avions de l'US Navy, le plus grand navire de guerre du monde, et l'un des deux seuls chantiers navals capables de concevoir et de construire des sous-marins à propulsion nucléaire. Cette exclusivité signifie que pour ces plateformes spécifiques, la rivalité est effectivement nulle.

Le principal rival national que vous devez surveiller est Dynamique Générale (GD), notamment à travers sa division Bateaux Électriques. La rivalité entre Huntington Ingalls Industries, Inc. (HII) et General Dynamics (GD) est la plus aiguë dans le domaine des sous-marins nucléaires, en particulier pour le secteur des sous-marins nucléaires. Virginie-sous-marins d'attaque de classe et le Colombiesous-marins lance-missiles balistiques de classe . Il s'agit d'un duopole classique aux enjeux élevés, dans lequel la concurrence ne consiste pas à réduire les prix d'un seul produit, mais à s'assurer la plus grande part du volume total de travail pour les achats de plusieurs navires.

Par exemple, considérons la récente modification du contrat pour deux Virginie-sous-marins de classe (les 11e et 12e du bloc V), annoncés en mai 2025, qui totalisaient jusqu'à 18,4 milliards de dollars. La division du travail montre clairement comment se joue la rivalité :

Ces données vous montrent que même si les deux sociétés sont des partenaires essentiels, la structure de l'accord de partenariat stipule que General Dynamics (GD) reçoit souvent la plus grande partie de la valeur totale du contrat pour ces programmes conjoints. La rivalité se concentre donc intensément sur l'exécution des programmes, le contrôle des coûts et, surtout, l'influence politique pour obtenir une répartition favorable du travail et avancer dans la file d'attente pour les futures récompenses, comme les projets en attente du Bloc VI et du Bloc VI. Colombie-offres de classe.

La réalité opérationnelle est que la base industrielle est tendue, ce qui façonne la dynamique de rivalité. Même si le Congrès finance deux Virginiede classe SSN par an, les chantiers navals ne construisent actuellement qu'environ 1,2 SSN par an en raison de la charge de travail simultanée du Colombie-programme de classe. Ce goulot d'étranglement de la production signifie que la réussite de l'exécution – le respect des jalons et la gestion des coûts – constitue le véritable champ de bataille.

La solide exécution de la part de marché de Huntington Ingalls Industries, Inc. (HII) est évidente dans ses récentes performances financières. Vous pouvez voir clairement la force de première ligne :

• Le chiffre d'affaires du troisième trimestre 2025 atteint un record 3,2 milliards de dollars.
• Les ventes de la construction navale pour le troisième trimestre 2025 ont augmenté 18% année après année.
• Les prévisions de revenus de la construction navale pour l’ensemble de l’année 2025 sont fixées entre 9,0 milliards de dollars et 9,1 milliards de dollars.
• Le carnet de commandes total de l'entreprise s'élevait à environ 55,7 milliards de dollars à la fin du troisième trimestre 2025.
• La marge opérationnelle consolidée du troisième trimestre 2025 s'élève à 5.0%, en hausse par rapport à 3,0 % au troisième trimestre 2024.

La concurrence n'est pas une guerre des prix ; c'est une question de capacité et de livraison. Si l'intégration prend plus de 14 jours de plus que prévu, le risque de désabonnement augmente, ce qui a un impact sur votre capacité à honorer ces contrats de plusieurs milliards de dollars. Finances : projet de vision de trésorerie sur 13 semaines d'ici vendredi.

Huntington Ingalls Industries, Inc. (HII) - Les cinq forces de Porter : menace de substituts

Vous évaluez le paysage concurrentiel d’Huntington Ingalls Industries, Inc. (HII) à la fin de 2025, et la menace des substituts nécessite un regard nuancé. Il ne s'agit pas d'un simple scénario de remplacement ; il s’agit plutôt de déplacements de capacités et de changements architecturaux au sein de la posture de défense globale de la marine américaine.

Menace modérée et croissante des systèmes navals sans pilote et autonomes (LUSV)

La menace de substitution la plus tangible et croissante vient du pivot de la Marine vers une architecture de flotte plus distribuée, comportant largement des systèmes sans pilote. L’objectif est de répartir les capacités sur davantage de plates-formes, en réduisant la dépendance à l’égard de quelques actifs importants et de grande valeur. Huntington Ingalls Industries, Inc. (HII) est activement impliquée, ayant livré les premiers véhicules sous-marins sans équipage à la Marine plus tôt cette année, et poursuit également des opportunités dans le domaine des navires de surface sans équipage. Le plan de la Marine pour l'année fiscale 2025 vise une force totale de 515 plates-formes navales, qui comprennent spécifiquement 134 navires de surface et sous-marins sans pilote.

L’investissement dans cette technologie de substitution est important, même si le chemin vers un approvisionnement complet a connu des ajustements. Le budget proposé par la Marine pour l'exercice 2025 prévoyait 54,0 millions de dollars en recherche et développement (R&D) pour le programme de grands véhicules de surface sans pilote (LUSV), 101,8 millions de dollars pour le programme de véhicules de surface sans pilote moyens (MUSV) et 21,5 millions de dollars pour le programme de véhicules sous-marins sans pilote extra-larges (XLUUV). Le programme LUSV, depuis son lancement en avril 2019, a déjà dépensé environ 2 milliards de dollars en achats et 1,2 milliard de dollars en développement.

Le calendrier de mise en service de ces substituts évolue, ce qui atténue le risque de substitution immédiat pour le cœur de métier de HII, mais laisse entrevoir une concurrence future. Le début de l'approvisionnement du LUSV a été retardé de l'exercice 2025 à l'exercice 2027, et les programmes LUSV et MUSV devraient désormais fusionner en un seul programme pour les engins de surface autonomes, dont le développement devrait commencer d'ici l'exercice 2027. Le coût estimé du premier LUSV de production au cours de l'exercice 2027 est de 497,6 millions de dollars, les unités suivantes au cours de l'exercice 2028 s'élevant en moyenne à environ 326,4 millions de dollars chacune.

La substitution des grandes plates-formes (opérateurs, abonnés) est techniquement et politiquement irréalisable

Pour les plus grandes plates-formes de Huntington Ingalls Industries, Inc. (HII), à savoir les porte-avions et les sous-marins à propulsion nucléaire, la substitution directe reste techniquement et politiquement irréalisable à court terme. L’ampleur, la complexité et le rôle stratégique de ces actifs créent d’énormes barrières à l’entrée pour toute alternative. Par exemple, une analyse récente conclut qu’étant donné la géographie et la lenteur de la production de sous-marins, les États-Unis n’ont toujours pas de véritable alternative aux porte-avions – pour l’instant.

La division sous-marine de HII continue de jouer un rôle essentiel dans le maintien de l’avantage sous-marin. Le 25 juillet 2025, le déclassement de l'USS Helena (SSN-725) a consolidé la classe Virginia comme la classe de sous-marins actifs la plus nombreuse au monde. La division Newport News Shipbuilding de HII a livré le Massachusetts (SSN 798) le 21 novembre 2025, marquant le 12e sous-marin de classe Virginia livré par NNS, en partenariat avec General Dynamics Electric Boat. Le coût d’un sous-marin d’attaque Block V de classe Virginia, qui comprend des modules de charge utile Virginia (VPM), s’élevait à 4,3 milliards de dollars par unité selon les chiffres de 2023, soulignant l’investissement en capital élevé qui constitue un fossé contre la substitution.

La Marine envisage de sous-traiter une partie de la production et du MRO à des chantiers alliés étrangers (par exemple, la Corée du Sud).

Bien qu’une substitution directe par plate-forme soit peu probable, HII gère les contraintes de capacité interne en poursuivant de manière agressive un modèle de construction navale distribuée, qui inclut des partenariats internationaux. Chris Kastner, PDG de HII, a noté que l'entreprise avait déjà doublé ses heures externalisées en 2025 et était en passe de les quadrupler sur une période de deux ans. Ce réseau national d'externalisation s'est étendu à 23 entreprises.

Cependant, HII explore également des voies internationales pour améliorer le débit. L'entreprise a établi à cet effet des partenariats avec Hyundai Heavy Industries et Babcock International Group. Cela se produit dans un contexte où les chantiers étrangers assurent déjà le travail de la marine américaine ; par exemple, HD Hyundai Heavy Industries a obtenu un contrat pour la maintenance, la réparation et la révision (MRO) d'un navire auxiliaire de la marine américaine, le premier de ce type à la suite de la proposition du gouvernement coréen « Make American Shipbuilding Great Again (MASGA) ».

L'effort d'externalisation nationale est substantiel, avec certaines unités structurelles équipées pour les destroyers de la classe Arleigh Burke en cours de construction sur des sites partenaires pour une intégration finale chez Ingalls Shipbuilding.

Les technologies de défense alternatives, comme les missiles à longue portée et la cyberguerre, remplacent la présence navale traditionnelle

La menace de substitution se manifeste également par un changement dans la façon dont la puissance navale est projetée, où les armes avancées et les cybercapacités peuvent produire des effets stratégiques sans nécessiter la présence physique d’une grande plate-forme habitée traditionnelle. Le plan de construction navale de la Marine pour 2025 appelle explicitement à doter un plus grand nombre de navires de capacités offensives accrues, principalement des missiles et des systèmes sans pilote.

Cette orientation a suscité des demandes urgentes auprès de fournisseurs comme HII, le Pentagone ayant exhorté les fournisseurs de missiles à augmenter considérablement leurs taux de production en raison des inquiétudes suscitées par un conflit potentiel. En outre, la capacité de survie des grandes plates-formes comme les porte-avions est de plus en plus remise en question en raison des menaces posées par les missiles antinavires avancés.

La cyberguerre est un autre domaine clé dans lequel la technologie remplace la présence cinétique traditionnelle. Le système d'autodéfense pour navires (SSDS) Baseline 12, Capability Package 4 (CP4), récemment livré par Lockheed Martin, comprend plus de 20 améliorations de cybersécurité pour renforcer la défense de la flotte contre les cyberattaques. Le segment Mission Technologies de HII, qui se concentre sur des domaines tels que la cybersécurité et la guerre électronique, a vu sa marge opérationnelle augmenter à 5,4 % au premier trimestre 2025, contre 3,7 % au premier trimestre 2024, reflétant l'investissement croissant dans ces capacités non centrées sur la plate-forme.

• Le bénéfice d'exploitation de Mission Technologies de HII au premier trimestre 2025 s'est élevé à 40 millions de dollars, contre 28 millions de dollars au premier trimestre 2024.
• L'USS Gerald Ford (CVN 78), un produit HII, est équipé du SSDS Baseline 12 pour améliorer ses capacités de cybersécurité.

Huntington Ingalls Industries, Inc. (HII) - Les cinq forces de Porter : menace de nouveaux entrants

La menace de nouveaux entrants pour Huntington Ingalls Industries, Inc. (HII) dans le segment critique de la construction navale est, franchement, extrêmement faible. Ce n’est pas seulement une question de domination du marché ; il s'agit d'obstacles structurels, réglementaires et technologiques qui sont effectivement insurmontables pour tout nouvel acteur cherchant à être compétitif à court terme. Vous ne pouvez tout simplement pas lancer un concurrent à HII du jour au lendemain.

L’entrée nécessite des milliards de capitaux pour une infrastructure de chantier naval spécialisée et certifiée par le gouvernement. Considérez l'ampleur : la division Newport News Shipbuilding de HII occupe plus de 550 acres le long de la rivière James, ce qui représente des décennies d'investissement dans des cales sèches, des grues de levage lourd et des halls de fabrication spécialisés. En outre, HII a réalisé d’importants investissements en capital à NNS entre 2016 et 2025, dont une partie a financé de nouvelles installations telles que l’installation de production de sous-marins multiclasses. Un nouvel entrant devrait égaler cette empreinte physique et obtenir des engagements de financement similaires, massifs et à long terme, ce qui constitue un obstacle monumental compte tenu de l’environnement budgétaire actuel.

Les processus complexes de passation de marchés publics et d’habilitation de sécurité qui durent depuis des décennies constituent un obstacle majeur. La marine américaine, principal client de HII, opère selon des protocoles de sécurité stricts. L’obtention des certifications et autorisations de sécurité nécessaires pour que le personnel et les installations travaillant sur des programmes nucléaires soit un processus qui se mesure en années et non en mois. Ce fossé réglementaire protège les opérateurs historiques comme HII, qui possède déjà un historique de confiance et de conformité établi avec le ministère de la Défense.

HII possède une expertise générationnelle irremplaçable dans la construction de navires à propulsion nucléaire. Plus précisément, Newport News Shipbuilding est le seul concepteur, constructeur et ravitailleur de porte-avions à propulsion nucléaire du pays. C'est également l'un des deux seuls chantiers navals capables de concevoir et de construire des sous-marins à propulsion nucléaire, comme les sous-marins d'attaque de classe Virginia et les sous-marins lance-missiles balistiques de classe Columbia. Ces connaissances institutionnelles, construites au cours de plus de 75 années de construction de transporteurs, ne peuvent pas être achetées ou développées rapidement. Il est intégré à la main-d'œuvre, dont beaucoup sont des constructeurs navals de troisième et quatrième générations.

La base industrielle américaine existante est actuellement aux prises avec des problèmes de capacité et n’accueille pas de nouveaux concurrents. L’ensemble du secteur national de la construction navale est mis à rude épreuve, ce qui signifie que la capacité existante est déjà entièrement allouée aux maîtres d’œuvre existants. Le nombre de chantiers navals américains capables de construire de grands navires a chuté de plus de 80 % depuis les années 1950. La flotte actuelle de la Marine, composée de 296 navires de combat au 27 janvier 2025, est bien loin de son objectif de 381 navires habités. Cette pénurie de capacités signifie que la Marine et le Congrès se concentrent sur le soutien des acteurs actuels, et non sur la sélection de nouveaux. L’arriéré record actuel de l’industrie, de 56,9 milliards de dollars au deuxième trimestre 2025, consolide cette réalité ; HII a des travaux qui lui permettront de maintenir ses prévisions de revenus de 8,9 à 9,1 milliards de dollars pour la construction navale au cours de l’exercice 25, avec peu de marge pour que de nouveaux acteurs entrent dans la file d’attente.

Voici le calcul rapide de l’ampleur des obstacles :

Les obstacles pour un nouvel entrant ne sont pas seulement financiers ; ils sont profondément institutionnels. Il faudrait surmonter le fait que les États-Unis construisent moins de 1 % des navires commerciaux mondiaux, alors que des adversaires comme la RPC en construisent environ la moitié. L’accent est mis sur le renforcement de la base existante et non sur la promotion d’une nouvelle concurrence dans ce domaine hautement spécialisé et à forte intensité de capital.

Les principales barrières à l’entrée peuvent être résumées comme suit :

• Accès exclusif à la technologie de propulsion nucléaire.
• Des décennies sont requises pour la certification d’habilitation de sécurité.
• L’empreinte des chantiers navals nécessite un investissement de plusieurs milliards de dollars.
• La base industrielle existante est déjà limitée en capacité.
• Le carnet de commandes de 56,9 milliards de dollars de HII garantit une part de marché à court terme.

Finances : examiner les plans de dépenses en capital pour les trois prochains modules de la classe Columbia d'ici mercredi prochain.